Aidants familiaux et Hypnose

Aidants familiaux et Hypnose Marc s’intéresse maintenant à ce qui reste plutôt que à ce qui est parti. L’autohypnose à laquelle je l’ai formée lui permet de reprendre en lui les forces qui lui permettent de poursuivre un peu plus sereinement cette longue aventure qu’est la vie de l’aidant d’un patient atteint du grand-âge. Tout comme sa mère, Marc a besoin que l’on s’occupe de lui. UN PETIT CAFÉ… la tasse qui fait déborder le vase ! « Je peux vous offrir un café ?… … Vous prendrez bien un petit café… …Marc donne donc un café à Monsieur… … Marc mon chéri… » … Marc, L’Aidant, a cinquante-neuf ans, sa mère quatre-vingt-douze, l’Aidant s’occupe de sa mère H-24. L’Aidant est ce que l’on appelle un « Aidant Familial ». Comme la plupart des aidants familiaux l’Aidant n’a aucune formation. L’Aidant n’était pas destiné à cela. L’Aidant est un autodidacte en matière d’accompagnement. Ce café est la tasse qui commence à faire déborder le vase, ce vase est le nième vase d’une journée qui en comptera encore un bon nombre et qu’il faudra essayer de vider tant bien que mal… L’Aidant n’en peut plus. Alors j’explique à Marc une chose toute simple en utilisant une métaphore, celle de la vie et de la maison. Au début de la vie notre univers se résume à un berceau, un lit, une chambre… Puis nous habitons une maison avec plusieurs pièces qui ont chacune sa spécificité. Des pièces à vivre, le salon, la salle à manger, la chambre à coucher et des lieux de stockage tels que le sellier, la cave, le grenier… On y range chaque objet en fonction de son utilisation et de sa fréquence d’utilisation… dans la phase ascendante de la vie on accumule et on stocke toujours plus de choses. Puis les enfants partent, la maison devenue trop grande on se réduit. On dispose de moins d’espace mais on conserve… alors on entasse, on empile et on met dès lors de plus en plus de temps à accéder à nos affaires. Il faut soulever, fouiller, déplacer, transporter afin de mettre la main sur l’objet ou le souvenir que l’on recherche. Il peut arriver parfois, puis souvent, qu’on ne le voit pas, qu’on ne le trouve pas et pourtant il était là, mais où ? La mémoire est comme cette maison et les maladies de la mémoire sont comme un déménagement pour une maison beaucoup plus petite. Un espace dans lequel nos affaires sont empilées dans un désordre incommensurable et dans lequel aucun objet, aucun nouveau meuble ne pourra rentrer car on n’a plus de place… La mère de Marc ne le fait pas exprès, elle ne peut plus laisser entrer et mémoriser la moindre information. Marc peut alors mieux comprendre le comportement de sa mère et les émotions que ressentent les personnes désorientées lorsqu’elle se trouvent en situation d’échec, face à des questions précises auxquelles elles ne peuvent répondre. « Ta promenade était agréable ? Tu as eu de la visite ? Où as-tu rangé ton mouchoir ? »… La mère de Marc ne peut pas le savoir car à priori plus rien n’entre dans sa maison, dans sa mémoire et elle souffre de cette incapacité dont elle a conscience. Marc regarde sa mère sous un autre jour…

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